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#1 15-07-2009 12:46:47

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Thiqqar ou Tikar, un art du combat cérémonial kabyle

Le Thiqqar (La dureté) reste encore dans la mémoire des vieux Kabyles, c'était une cérémonie faite à proximité de Tajmaat, dans laquelle les jeunes kabyles mesuraient leurs forces et leurs résistances aux douleurs en combattant à coups de pieds, frapper avec les poings n'était pas autorisé, les combats étaient violents et se faisaient un contre un, voir plusieurs, l'élimination se faisait par abandon (le perdant criait "Tuffelt" avant de quitter l'air de combat) ou par intervention des anciens, le vainqueur était considéré comme l'homme le plus fort du village, c'était un apprentissage au combat pour les jeunes Kabyles, il existait aussi une lutte à même le sol qui s'appelait "Thimghebart" (référence à la poussière qui se levait du sol lors de la lutte).

Sur cette gravure française de 1857, on peut voir des officiers français assistant à une cérémonie de Thiqqar parmi des Kabyles des Ath Mellikeche.

http://leforumdesnumides.free.fr/Images/tiqqar.jpg

Cette image est extraite du numéro 769 du magazine L'illustration, paru le 21 Novembre 1857 mot clés: Beni Mellikech, tribe, Kabylie, Kabylia, Tikar, wrestlers, algeria, ceremony, soldiers, North Africa, scenes

Lien: http://www.oldbookillustrations.com/pag … php?lng=fr

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#2 24-08-2009 22:14:15

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Re: Thiqqar ou Tikar, un art du combat cérémonial kabyle

Tiqqar signifie dur en Kabyle

En kabylie (Algérie), la tradition de ce jeu, encore très vivace pendant la geurre de libération, se perd aujourd'hui dans les villages.Il était pratiqué par l'ensemble des jeune garçons souvent près de tajmâa ( lieu de rassemblement du village) et fait l'objet de compétition entre eux, soit individuellement, soit par équipe et même entre villages, il consisté vraisemblablement en un apprentissage du combat...

Principe du jeu
En utilisant exclusivement les pieds pour les attaques (qui seront décrites plus loin), les partenaires cherchent à s'éliminaient l'un l'autre lorsque l'un d'entre eux s'avoue vaincu,il s'accroupit en criant "tuffelt" (frérule .fragile)...

A) Les joueurs :
Nombre de joueurs:
Selon une entente préalable :
- 1 contre 1 :
- par équipe;
- en défi : 1 contre 2, 3 et 4 ou plus
Dans cette dernière formule, un joueur définie un nombre de partenaires qu'il pense être capable de vaincre.
Une fois le choix effectué, il ne peut le remettre en question. En cas de défaite, il doit assumer jusqu'au bout le responsabilité du défi qu'il a lancé.

2) vainqueur, vaincu
Un joueur proclamé vainqueur doit toujours accepter le revanche à la demande du vaincu, même un temps très long, sous peine d'être ridiculisé par les autres.

B) règles du jeu
Il existe des terrains vagues peu accidentés <<amareg ou annar>> que les enfants occupent pour ce jeu .

- les joueurs utilisent exclusivement les pieds ( ni le genou, ni les mains).
- les attaques sont portées lorsque les joueurs sont face à face ( il est interdit d'attaquer par derrière).
- les attaques sont portées aux parties durs, il est interdit d'attaquer à la tête ou aux <<parties>>.
- les mains doivent être utilisées seulement pour s'agripper à un support (bâton, talus, mur, etc...)
- dans certains formes, les joueurs peuvent utiliser tout le terrain disponible. Dans d'autres formes, les joueurs, un cercle est tracé au sol, et celui qui en sort est éliminé.
- il est interdit de frapper l'adversaire au sol à terre.
- les joueurs peuvent prévoir de jouer à << cloche pied>> un pied d'appui, le pied levé frappe.

C) Technique de frappe :
- coups de pied chassés (proche de yoko geri).
- coups de pieds talons;
- coups de pieds en sautant;
- coups de pieds talon retourné
- coups de pieds "abucelaid" ( cravache coup de talon fouetté).

D) la stratégie
L'efficacité du combattant réside en grande partie dans son art stratégique.
Le joueur peut :
- Chercher un point d'appui sur un arbre, un bâton, ou sur l'adversaire lui même (sorte du corps à corps); la stratégie consiste, tout en menant le combat, à trouver le moyen d'amener l'adversaire jusqu'à l'élément d'appui ;
- chercher à occuper la position favorable, par exemple en hauteur sur un talus pour diminuer le champ d'attaque de l'adversaire.
- Certains joueurs habillés de gandoura ont une technique habille, ils dissimulent ainsi les coups.
- Quand celle-ci devient trop gênante, il arrive que le joueur morde un pan de gandoura pour le retenir avec la bouche, d'où l'expression << mordre sa gandoura>>.

E) Conditions d'arrêt du jeu
- Le jeu peut être interrompu à la simple demande d'un protagoniste ;
- Par exemple : s'il est fatigué, il demande un temps de repos et reprend après ;
- Ou bien s'il a affaire ( appelé par sa famille, par exemple).
Lorsqu'il reprend le jeu, il doit venir se placer face à l'adversaire.

F) Disqualification
Un joueur peut être disqualifié lorsque ;
- Il abuse de temps d'arrêts autorisés ;
- Il se met hors de portée (distance d'un coup de pied ou bien il sort du cercle, selon le cas) ;
- Lorsqu'il utilise la main pour attaquer ;
- Lorsqu'il manque de franchise : il s'arrête et rentre dans le jeu sans prévenir l'adversaire.

Vers la fin des années 1960 ce jeu disparait des villages de la kabylie (Algérie) à cause de football <<L’opium du Peuple>> qui a remplacé tiqqar .



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