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On note avec intérêt que la dénomination berbère de l’ aire à battre » est commune à la plus grande partie du domaine. La forme connaît d’ailleurs une morphologie assez particulière au pluriel dans la plupart des dialectes. Ce sont là deux indices de l’ancienneté du terme et de la technique qui lui correspond. On trouvera chez Laoust (1920, p. 358-359) un relevé très complet des diverses variantes dialectales du vocable. Parmi les plus fréquentes, citons
* kabyle : annar, pl. inurar (Dallet, p. 574)
* Mzab : anrar, pl. inurar (Delheure, p. 139)
* Chleuh: annrar, pl. innraren (Destaing, p. 12)
* Ghadames: anarar, pl. inararen (Lanfry, n° 1155)
Le touareg emploie tigherghert pour désigner l’aire à battre (tigherghert signifiant ailleurs « surface plane et bien damée ») mais connaît cependant :
* anarar/inûnâr, « enclos solide pouvant se fermer » (Foucauld, III, p. 1394).
Boulifa (1913, p. 390-1) évoque (prudemment) la possibilité d’une étymologie latine (< area ?). En tout état de cause, annar est un terme isolé au plan dérivationnel (de sorte que l’on eut hésiter à en dégager la racine : *NRR,*RR...) et la morphologie insolite de son pluriel (et ses variations dialectales) laissent supposer une histoire linguistique assez particulière.
S. CHAKER
Source Initiales:Encyclopédie Berbère, Livre III
BIBLIOGRAPHIE
* BOULIFA A. Méthode de langue kabyle. (cours de deuxième année)... Alger (Glossaire, p. 390-1), 1913.
* LAOUST E. Mots et choses berbères, Paris, p. 358-9, 1920.
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